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Jalonnée de grands succès comme Maman, la plus belle du monde, Petite fleur et Ce serait dommage, la carrière de Fernand Bonifay fut à plusieurs titres exemplaire. Il fait en effet partie des grands auteurs de la chanson française.

 

Les carabiniers de Castille

Né à Paris en 1920, mais d’origine Provençale, Fernand Bonifay commence sa vie professionnelle en tant que dessinateur d’études. Cependant, si ses études l’ont poussé vers les Arts et métiers, l’homme apprend également le violon et le théâtre.



Pendant les années cinquante, il débute une carrière dans la chanson en tant qu’auteur et parfois en tant que compositeur. Ses origines provençales lui inspirent des textes remplis d’exotisme, alors en vogue auprès du public. Son premier succès est interprété par Lina Margy, en 1953 :
Les carabiniers de Castille. Parmi les premiers interprètes de l’auteur figurent également Rina Ketty (La roulotte des gitans, Le carrosse de Don Benitto, 1953), Dario Moreno (Oh! Qué mambo, Adios amigo, 1954), Lucienne Delyle (Prenez mon coeur et mes roses, 1953, Mon petit bonheur, 1958), Georges Guétary (Le petit âne brésilien, également interprété par Patrice et Mario) et André Claveau (Au bord de la Tamise, 1954, Je t’attendrai, 1954, Il en faudrait si peu, 1956, Le ciel est témoin, 1956).

 

La petite fleur de la chanson

En 1953, Fernand écrit un texte sur une musique de jazzmen Sidney Bechet. La chanson ainsi créée s’intitule Petite fleur. Elle sera enregistrée par des dizaines et des dizaines d’interprètes depuis sa création : Anny Gould, Annie Cordy, Mouloudji et Pétula Clark, par exemple. Aujourd’hui, Petite fleur est considérée comme un classique de la chanson française.



Encourager par le succès des premières oeuvres de l’auteur, plusieurs vedettes des années cinquante enregistrent ses chansons : Patrice et Mario (
Dans les jardins de Valencia, 1957), Tino Rossi (Les cigarières de Barcelone, 1954, Le petit tango, Arriverdeci Roma), John William (Ils te crucifieront), Yves Montand (Avec tes deux poings), Henri Genès (Le facteur de Santa Cruz), Yvette Giraud (L’amour qui m’enchaîne à toi, 1957), Annie Cordy (Les trois bandits de Napoli), Anny Gould (Toi ma joie d’aimer), Bourvil (Nous n’irons pas à Calcutta, 1955, La polka du colonel) etc.



Italie versus Espagne

Au milieu de la décennie, le public se passionne de plus en plus pour l’exotisme. Ainsi, Gloria Lasso, chanteuse aux accents espagnols, obtient un grand succès. Fernand lui écrit alors des chansons comme Adieu Lisbonne (1956), Toi mon démon, Du moment qu’on s’aime (1959) et Quand le soleil était là. Parallèlement, les médias opposent Dalida à Gloria Lasso, l’Italie à l’Espagne. Cependant, cette guerre souvent évoquée entre les deux artistes n’existe que dans les médias. Pour preuve, les deux femmes partagent le même auteur. En effet, Dalida interprète Maman la plus belle du monde (1957, également chanté par Luis Mariano, entre autres), Romantica (1960), Tu n’as pas très bon caractère (1957), Je pars (1958) et même, comme sa rivale, Du moment qu’on s’aime (1959).



Ce serait dommage

Au début de la période yé-yé, l’auteur écrit des chansons pour Sacha Distel (Ce serait dommage, 1959, également chanté par Dalida), Richard Anthony (Je me suis souvent demandé, 1965), Henri Salvador (Dracula cha cha) et Frank Alamo (Tente ta chance, 1964). Il signe également les premiers tubes de Johnny Hallyday (Souvenirs souvenirs, 1960, Tu es là, 24 000 baisers, également chantée par Dalida).



Pendant la décennie suivante, l’auteur se fait de plus en plus rare. Pétula Clark enregistre en 1972
Parce que c’est bon et David Christie Si demain tu t’en allais et C’était Paris en 1925, en 1971. Fernand Bonifay s’éteint à La Seyne, en 1993, laissant derrière lui de nombreuses chansons immortelles.