Dans les années soixante, cet auteur écrit, souvent avec la collaboration de Gérard Bourgeois, de nombreux succès. Plusieurs de ces chansons sont fredonnées par plusieurs générations, même si le nom de leur auteur reste inconnu pour le grand public.
Le mythe
Jean-Max Rivière voit le jour à Paris en 1937. Plus tard, il étudie en Arts décos et se lance dans la chanson en tant qu’auteur. Il écrit alors La vieille musique pour Joël Holmès. Nous sommes en 1959. Cependant, c’est avec l’arrivée de Brigitte Bardot, qui se lance dans la chanson en ce début des années soixante, que le succès viendra.
Pour elle, Jean-Max Rivière signe Sidonie, chanson extraite du film Vie privée de Louis Malle, en 1963. Puis, il rencontre Gérard Bourgeois avec lequel il écrit, toujours pour Bardot La madrague (1963). Par la suite, avec Bourgeois ou d’autres collaborateurs, il signe Les amis de la musique (1963), Invitango (1963), C’est rigolo (1963), Une histoire de plage (1964) et À la fin de l’été (1964). Parallèlement, l’auteur devient interprète et enregistre quelques disques chez Philips.
Suite au succès remporté par Brigitte, l’auteur est sollicité de partout. Les artistes de la génération précédente chante quelques unes des ses chansons dont Michèle Arnaud (Quand l’amour est écrit), Jean-Claude Pascal (Entre la mer et toi), Luis Mariano (Manuel Benitez) et Tino Rossi (Il faut croire). La muse de Saint-Germain-des-Prés, Juliette Gréco, devenue une grande vedette, interprète Un petit poisson, un petit oiseau (1966), une chanson co-signée, comme la plupart de l’auteur, avec Gérard Bourgeois. La grande interprète récidive avec À contrecœur et L‘horoscope.
L’aventure yé-yé
Les artistes yé-yé se mettent également au service du duo d’auteur chantant tantôt des adaptations, tantôt des chansons originales. Ainsi Dick Rivers (J’ai embrassé une autre fille, Même), France Gall (Il neige, Tu n’as pas le droit), Sylvie Vartan (Ballade pour un sourire, Nuit de neige) et Frank Alamo (Sylvie, 1965) enregistrent sans grand succès des chansons de Rivière et Bourgeois. Par contre, le succès est là pour Richard Anthony qui interprète À présent tu peux t’en aller, en 1964.
Françoise Hardy, qui fut considérée elle aussi comme une artiste yé-yé, connaît aussi le succès grâce à Jean-Max Rivière et Gérard Bourgeois. En 1965, elle chante la très belle chanson L’amitié. Dans une moindre mesure, Rendez-vous d’automne et Il vaut mieux une petite maison dans la main marquent également la carrière de l’artiste.
Les années soixante sont synonymes pour Jean-Max Rivière de richesse et d’inspiration car outre les interprètes déjà mentionnés, Téréza (Bien plus fort), Marcel Amont (Petit bonhomme, C’est la fête aux copains), Éva (Barcelone) et Rika Zarai (Tu m’invites à la fête) s’ajoutent à la liste. Les Compagnons de la chanson, avec Ma terre et Les petits musiciens de marchés mexicains, et Catherina Valente, avec Mozart, ne sont pas en reste.
La révolution française
Le panorama de cette décennie ne serait pas complet sans Sandie Shaw (J’ai raison, Prend la vie du bon côté, Tu rêves un peu), Line et Willy (Les week-end), Cléo (Les fauves, La standardiste) et Éric Charden (Sauve-moi). Cependant, le plus grand succès de cette époque reste Il suffirait de presque rien, chanté par Serge Reggiani, en 1968. Dalida connaît aussi le succès avec Mon cœur est fou, mais surtout avec El Cordobès (1966).
Les années soixante-dix voient la séparation de Jean-Max Rivière et de Gérard Bourgeois. Les interprètes de cette époque, Gérard Lenorman (Tu viens d’avoir vingt ans) et Gilles Dreu (C’est ma passion), entre autres, n’obtiennent guère le succès. Cependant, le succès reviendra, en 1973, avec la comédie musicale La révolution française.
Cette oeuvre, créée par Claude-Michel Schönberg et Raymond Jeannot, pour la musique et Alain Boublil et Jean-Max Rivière, pour les textes, met en scène une pléiade de vedettes, confirmées ou non : Noëlle Cordier, le Martin Circus, Alain Bashung, Jean-Pierre Savelli. En sont extraits, entre autres Chouans en avant par Jean-François Michaël et Quatre saisons pour un amour par Noëlle Cordier. Jean-Max y chante même un duo avec Françoise Boublil.
Le virage
Malgré cette incursion dans la comédie musicale, l’auteur écrit alors des oeuvres plus commerciales, à quelques exceptions, notamment pour François Valéry (Le prince d’amour, Une chanson d’été, 1974, Facteur presse le pas) et Monty. Il signe aussi des chansons pour Michel Delpech (L’amitié n’existe plus, T’es belle comme une locomotive), Carlos (pour lequel il produit les premiers disques. Je suis la reine du shopping, Animal parade, Ouvre ta maison) et Vicky Leandros (Cher Édouard, 1975, L’amour la première fois, On prend le même avion).
À cette époque, Jean-Max Rivière se lance dans l'édition et découvre plusieurs artistes (auteurs ou compositeurs), tels que Didier Barbelivien et Michel Cywie. Pendant sa carrière, l'auteur fut également producteur. En effet, il a produit des disques pour Charlotte Julian, Carlos, Martine Clémenceau (Solitaire) et Jesse Garon (C'est lundi). Sa dernière découverte, qui vient tout juste de se lancer dans la chanson se nomme Sophie Forte.
Aujourd’hui, Jean-Max Rivière dirige toujours la maison d'édition qu'il a fondé, Média Max. Il continue à écrire des chansons (tout récemment pour Les Sea Girls) et conseille les jeunes talents qui le consulte. Ses succès passés, comme À présent tu peux t'en aller ou La madrague resteront encore longtemps dans nos mémoires. Espéront que ceux d'aujourd'hui les rejoignent dans ce qu'il convient d'appeler les trésors de la mémoire collective.
1962. (45 tours Philips 432706BE)
Saint-Germain du Brésil - Je n’ai jamais vu - Invitango - Un été pour Nathalie.
1962. (45 tours Philips B373054F)
Invitango - Saint-Germain du Brésil.
1963. (45 tours Philips 432894BE)
À trois pas - Le texte et la musique - Après - La madrague.
196?. (45 tours Philips 437108BE)
Un enfant - Quel grand pays - Mets tes habits de fête - L’amitié.