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Au temps de l'âge d'or des quarante-cinq tours, c'est-à-dire les années soixante, le nom de Jacques Chaumelle apparaissait souvent sur les pochettes de disques (lorsque les crédits étaient mentionnés). Si son nom n'est pas très connu, plusieurs de ses chansons ont eu quand même un certain succès.

 

Les premiers pas

Jacques-André Chaumelle, né à Paris en 1931, apprend très tôt la musique ; le violon, puis la guitare. Il s'intéresse aussi à la chanson française, alors en pleine effervescence : Patrice et Mario, André Claveau, Henri Salvador, Yves Montand (ces derniers étant à leur début)...
 

Ses débuts dans la chanson, Jacques les fait dans une maison de jeunes qu'il fréquente régulièrement. À force d'interpréter les succès du moment, il finit par écrire ses propres chansons signant à la fois paroles et musiques.
 

Au retour de son service militaire il travaille dans une imprimerie pour gagner sa vie. Parallèlement, il participe à la création du Cheval d'or, le célèbre cabaret. L'artiste tourne aussi dans divers camps militaires américains et dans des cabarets fréquentés par eux.
 

Un jour, en lisant le journal, Jacques Chaumelle décide de répondre à une annonce d'un éditeur à la recherche de chansons. Si la démarche ne débouche sur rien, elle permet à l'auteur-compositeur de s'introduire dans le monde de l'édition musicale.
 


Les garçon pleurent

Puis, après avoir rencontré Gérard Hugé, il part en tournée avec Danyel Gérard (qui fait la première partie de Dalida) comme accompagnateur. Outre Hugé et Chaumelle, figure aussi parmi les musiciens le pianiste Bernard Kesslair. Avec ce dernier, Jacques Chaumelle noue une amitié solide et amorce une collaboration qui donnera naissance à de nombreuses chansons.
 

Après avoir écrit pour Jean-Claude Pascal (Adieu la fête, adieu la nuit, 1963) le premier succès de Jacques, sans être véritablement considérable, sera Les garçons pleurent, enregistré par Richard Anthony, en 1964. Cet interprète chantera aussi, entre autres Dis-moi que fais-tu là (1965) et Sur notre plage (1966). Parmi les premiers interprètes de l'auteur (qui est aussi parfois compositeur) figurent aussi Noël Deschamps (Te voilà, 1964, Ça n'est jamais assez, 1964, Ça va bien pour moi, 1966, Pour le pied, 1966) et Eddy Mitchell (J'avais deux amis, 1965).
 


Les années Tutti

Après ses premiers succès, Jacques devient un des piliers des éditions Tutti, où l'un des directeurs artistiques Bob Lumbroso le prend en charge. En 1966, Jacques signe avec Bernard Kesslair Ce soir je t'attendais, chanson représentant le Luxembourg à l'Eurovision et interprétée par Michèle Torr.
 

La même année, Claude François enregistre Même si tu revenais, chanson qui remporte un succès considérable. Le succès viendra également grâce à Hervé Vilard (Un monde fait pour nous, 1965, Il faut croire en demain, 1966, Viens la nuit nous appelle), Vicky Leandros (Le soleil a quitté ma maison, 1967) et Johnny Hallyday (Les chevaliers du ciel, 1967, Si tout change, 1966). En 1967, Jacques signe une de ses plus belles chansons, intitulée Les grilles de ma maison et enregistrée par Dalida et John William. La première chantera également Les gens sont fous (1967) et le second reprendra Les chevaliers du ciel.
 


La fin de l’aventure

Par ailleurs, les chansons qu'il signe avec Philippe Sarde pour Régine sont également de très belle facture : J'ai la boule au plafond (1968) et Des comme toi (1969). Parmi les interprètes de Jacques, figurent aussi Monty (L'amour s'en va, 1965, Alors dis-moi pourquoi, 1966), Guy Mardel (J'avais un château, 1966), Mireille Mathieu (Et merci quand même, 1966), Bob Azzam (Quand tu rêves, 1966), Luis Mariano (Noël pour un enfant roi, 1967) et Annie Philippe (Quand l'amour est à deux pas), pour ne nommer que les plus connus.
 

Au début des années soixante-dix, la maison d'édition Tutti cesse ses activités. Jacques produit, sans grand succès, un quarante-cinq tours. L'insuccès de ce disque le pousse à se consacrer à d'autres activités. Il se tourne vers l'écriture de scénario (cinéma et T.V.) puis vers la création dans le domaine de l'audiovisuel. Sa dernière chanson (L'heure de la tendresse) chantée par Éva date de 1973.
 

De 1964 à 1973, Jacques Chaumelle a signé des dizaines de chansons, certaines obtenant la notoriété. Si certains de ses textes ne sont pas toujours d'une grande originalité, ils restent dans la mémoire du public. Mais, à l'écoute de J'ai la boule au plafond ou de Les grilles de ma maison, on peut regretter qu'il n'ait pas eu davantage l'occasion de s'exprimer.
 

Merci à Jacques et Bernard Chaumelle pour leur collaboration à cette page.