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Si la carrière chansonnière de Jean-Paul Filion fut de courte durée, l’auteur privilégiant l’écriture à partir du milieu des années 60, il en demeure pas moins que celle-ci fut riche. À son palmarès figure notamment La Parenté, qui est depuis un classique de la chanson québécoise.

 

Les premiers métiers

C’est à Notre-Dame-de-la-Paix que naît Jean-Paul Filion, le 24 février 1927. Il passe cependant son enfance dans la région de Gatineau, plus précisément à Saint-André-Avelin. À son arrivée à Montréal, en 1942, il occupe divers petit boulot comme par exemple garçon d’ascenseur ou encore chauffeur. Il étudie en Administration au Business College d’Outremont. Par ailleurs, il côtoie les artistes du refus global aux Beaux-Arts, où il entre en 1945.

 

Au début des années cinquante, Hydro-Québec l’embauche en tant que dessinateur. Il est également assistant-décorateur pour Radio-Canada. En 1955, il publie son premier recueil de poèmes aux éditions de l’Hexagone, intitulé Du centre de l’eau. Parallèlement, il participe aux soirées de l’Ordre du bon temps, où il débute sa carrière chansonnière.

Les premières chansons

En 1957, Jean-Paul Filion enregistre son premier disque, qui paraît simultanément en 78 et 45 tours. Ce disque contient la chanson qui sera son plus grand succès : La parenté. La même année, Georges Guétary endisque Tu m’as souvent dit et La fille de Maniwaki.

 

Sur son premier album, qui paraît en 1958, figure entre autres La Pitro et Su’l’chemin des habitants. Lise Roy interprète alors Par la fenêtre et reprends la chanson Tu m’as souvent dit. La chanteuse remporte également le Concours de la Chanson Canadienne avec La folle. Cette chanson devient également le premier enregistrement de Pauline Julien.

 

Jacques Labrecque enregistre, outre une reprise de La parenté, Monsieur guindon, une chanson qui seras interdite à la radio. Ce dernier interprète également Su’l’chemin des habitants et En petit boogie. Une version anglaise de La parenté, traduite par Lucie Stewart sera également endisquée par le grand folkloriste. Jean-Paul Filion obtient une bourse du Conseil des Arts en 1959. Il séjournera alors à Paris où il se produit au cabaret Chez Moineau, en 1960.

De la chanson à la littérature

En 1962, paraît Demain les herbes rouges (Éditions de l’Hexagone), bientôt suivi de Un homme en laisse (Éditions Du Jour). Ce dernier roman remporte d’ailleurs en 1963 le prix de la Province de Québec. Au début des années soixante, l’artiste écrit également des télé-théâtre pour le compte de Radio-Canada. C’est ainsi que naît La grande gigue (1961) et Une marche au soleil (1964).


En 1963, Renée Claude interprète Ce grand amour et C’est mon œil. L’année suivante elle endisque La Mélissa. En 1965, Monique Leyrac, reprend La folle. Elle n’est pas la seule à reprendre les chansons de l’auteur au cours des années. La parenté sera enregistrée par une multitudes d’artistes, notamment François Dompierre (1965), Lucien Hétu, Roger Pilon (1965), Angèle Arsenault (1995) et Pier Béland (1996). En 1962, Pierre Nolès en fera une version twist intitulée La parentwist.

 

C’est en 1966 que paraît, sur étiquette Gamma, le dernier album de Jean-Paul Filion. Il s’installe par la suite sur la Côte de Beauport, dans la région de Québec, et se consacre définitivement à l’écriture. Sa pièce La maison de Jean Bell est d’ailleurs joué, en 1973, au théâtre Galendor de l’île d’Orléans.

Autobiographie et rétrospective

Au cours des années soixante-dix paraît son autobiographie en trois tomes : Saint-André-Avelin… le premier côté du monde (1975), Les murs de Montréal (1977) et Cap-Tourmente (1980). Son roman À mes ordres colonel, publié en 1982, remporte le Prix littéraire de l’Outaouais 1983.


À l’ère du disque compact, il aura fallu attendre jusqu’en 2006 pour que ses chansons paraissent enfin sur ce format. Jusqu’ici introuvables, elles revoient le jour grâce à la maison de disques XXI-21 Productions. En plus de reprendre ses premiers enregistrements (le premier album et les chansons parues sur 78 et 45 tours), le disque réunis également les chansons de ses principaux interprètes. Jean-Paul Filion succombe à une hémorragie cérébrale le 26 décembre 2010. Il était âgé de 83 ans.

 

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~À mes ordres mon colonel. – Montréal : Leméac, 1982. – 219 p. – Collection Romans Québécois – ISBN 2760930718.

 

~Cap Tourmente. – Montréal : Leméac, 1980. – 163 p. – Collection Romans Québécois. – ISBN 2760930475.

 

~Chansons, poèmes et La Grondeuse. – Montréal : Leméac ; L’Hexagone, 1973. – 87 p.

 

~Les conteries de Jean-Bel. – Ripon, Québec : Écrits des Hautes Terres, 1999. – 114 p. – Collection Bivouac. – ISBN 2922404153.

 

~Demain les herbes rouges. – Montréal : L’Hexagone, 1962. – 31 p.

 

~Du centre de l’eau. – Montréal : L’Hexagone, 1955. – 31 p. – Collection Les Matinaux.

 

~Un homme en laisse. – Montréal : Éditions du jour, 1962. – 124 p. – Collection Les romanciers du jour.

 

~Mon ancien temps. – Montréal : Leméac, 1976. – 190 p. – Collection Classiques Leméac. – ISBN 0776138006.

 

~Les murs de Montréal. – Montréal : Leméac, 1977. – 431 p. – Collection Romans québécois. – ISBN 0776130250.

 

~Paroles du versant nord. – Montpellier : Écrits des Hautes Terres, 2005. – 147 p. – Collection Calepins. – ISBN 2922404463.

 

~Saint-André Avellin… le premier côté du monde. – Montréal : Leméac, 1975. – 282 p. – Collection Romans Québécois. – ISBN 0776130153.

Autres éditions sous le titre Le premier côté du monde :

-Paris : Robert Laffont, 1976. – 281 p.

-Montréal : Leméac, 1986. – 282 p. – Collection Poche Québec. – ISBN 2760934004.

 

~Sur mon chemin, j'ai rencontré : journal 1951-1959. - Montréal : Leméac, 2008. - 199 p. - ISBN 9782760951419.

 

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1957. (78 tours Pathé PAM-52165 et 45 tours Pathé 77165)

La parenté – La Pitro.

 

1957. (78 tours Pathé PAM-52166 et 45 tours Pathé 77166)

Su’l’chemin des habitants – Tu m’as souvent dit.

 

1957. (78 tours Pathé PAM-52191 et 45 tours Pathé 77191)

C’est mon œil – Où c’est qu’t’as mis ta blonde.

 

1957. (78 tours Pathé PAM-52210 et 45 tours Pathé 77210)

La r’nouche – Ma mère me l’a toujours dit.

 

1957. (45 tours EP Pathé-Marconi 45-EPA-194S, paru en France)

C’est mon œil – Tu m’as souvent dit – La parenté – Su’l’chemin des habitants.

 

1958. Jean-Paul Filion et sa guitare (33 tours Pathé PAM-67004)

Les pigeons - La pitro - Roule bien ta petite main - Ce grand amour - Tu m'as souvent dit - Le mort chantant - La parenté - C'est mon œil - Su'l'chemin des habitants - Ma mère me l'a toujours dit - La r'nouche - Ballotte mon bateau - Où c'est qu't'as mis ta blonde - Les pissenlits.

 

1966. (45 tours Gamma AA-1004)

La parenté – Ti-Jean Québec.

 

1966. (33 tours Gamma GM-105)

Tu m'as mis au monde - En ton pays - Les mains - La grondeuse (monologue) - Le carème s'en vient - Ti-Jean Québec - Ma marie à moi - On aura beau - Un homme à la mer - La parenté.

 

2006. Jean-Paul Filion et ses interprètes (CD XXI-21 Productions XXI-CD 2 1563)

Les pigeons – La pitro – Roule bien ta petite main – Ce grand amour – Tu m’as souvent dit – Le mort chantant – La parenté – C’est mon œil – Su’l’chemin des habitants – Ma mère me l’a toujours dit – La r’nouche – Ballotte mon bateau – Où c’est qu’t’as mis ta blonde ? – Les pissenlits – Ce grand amour (Renée Claude) – La folle (Lise Roy) – Tu m’as souvent dit (Georges Guétary) – C’est mon œil (Renée Claude) – La Mélissa (Renée Claude) – Tu m’as souvent dit (Lise Roy) – Par la fenêtre (Lise Roy) – La folle (Pauline Julien) – La parenté (Jacques Labrecque) – Monsieur Guindon (Jacques Labrecque) – En p’tit boogie (Jacques Labrecque).