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ImageL’été 2007 marque le 40e anniversaire d’Expo 67, événement majeur qui marqua profondément toute une génération et qui contribua à la reconnaissance internationale de Montréal comme grande métropole.

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L’été 2007 marque le 40e anniversaire d’Expo 67, événement majeur qui marqua profondément toute une génération et qui contribua à la reconnaissance internationale de Montréal comme grande métropole.

 

L’évocation de cet événement rappelle de beaux souvenirs à ceux qui ont vécu cet été d’effervescence culturel et suscite l’intérêt chez les plus jeunes. Quarante ans après, Expo 67 ranime la flamme du début de l’identité québécoise. Son histoire est riche et passionnante, comme le démontre ce petit tour d’horizon.

 

La naissance d’Expo 67

 

L’idée de la tenue d’une exposition universelle d’envergure à Montréal fait son apparition au cours des années 50. Ce n’est cependant que le 25 août 1958, lors de la journée du Canada à l’exposition de Bruxelles, que le sénateur Mark Drouin l’exprime publiquement. L’exposition de Montréal pourrait alors souligner le centenaire du Canada, qui sera célébré en 1967. Le maire de l’époque, Sarto Fournier, adopte alors une résolution demandant au comité exécutif  de la ville de poursuivre les démarches en ce sens. En 1960, le premier ministre du Canada, John Diefenbaker, donne son soutien au projet.

 

Le Canada présente donc la candidature de Montréal au Bureau International des Expositions (BIE) en mars de la même année. Parmi les pays en lice, figurent l’Autriche et l’URSS. Après que l’Autriche eut retiré sa candidature, l’URSS l’emporte finalement le 5 mai, suite au report du vote, qui était initialement prévu plus tôt. En avril 1962, la ville de Moscou se désiste, ce qui permet au BIE d’accorder à l’unanimité l’exposition 1967 au Canada. Ainsi, la ville de Montréal obtient officiellement la tenue de l’exposition universelle le 13 novembre 1962. Le 20 décembre de la même année, une loi fédérale crée la Compagnie canadienne de l’exposition universelle et internationale de Montréal, organisme qui sera chargé de la gestion du projet. On baptise alors l’événement Expo 67, suite à de nombreuses discussions.

 

L’île Sainte-Hélène et Notre-Dame

 

Il faut maintenant choisir un site pour la tenue de l’événement. Le directeur du port de Montréal, Guy Beaudet, propose au maire Jean Drapeau, récemment élu, d’utiliser les îles Sainte-Hélène et l’île Ronde. Ce site ne fait pas que des heureux et d’autres emplacements sont proposés comme le Quartier Pointe Saint Charles, le parc Maisonneuve ou le Domaine Béïque à ville Lasalle. Le 22 mars 1963, la ville de Montréal, le gouvernement du Québec et la Compagnie canadienne de l’exposition tranche et adopte officiellement le plan d’aménagement du site des îles.

 

La construction et l’aménagement du site s’échelonnent sur plusieurs années. L’île Sainte-Hélène est agrandie et on crée de toute pièce l’île Notre-Dame. Le roc provenant de la construction du métro de la ville de Montréal et des résidus de l’aménagement de la voie maritimes fournissent les matériaux nécessaires au projet. Au début de l’été 1964, le travail est achevé et commence la construction des différents pavillons.

 

ImageTerre des hommes et ses pavillons

 

 

 

        

Expo 67 fut l’une des rares expositions à concrétiser son thème, notamment en y consacrant plusieurs pavillons. Terre des hommes, le thème général, s’inspire de l’œuvre de Saint-Exupéry. Sept sous-thèmes furent également développés : l’homme interroge l’univers, l’homme à l’œuvre, le génie créateur de l’homme, l’homme dans la Cité, l’Homme et la santé, l’homme et l’agriculture et le labyrinthe.

 

Expo 67 se constitue de 113 pavillons dont 53 pavillons commerciaux. La majorité des 62 pays participants possèdent leur propre pavillon et certains pays d’Afrique ou de la Scandinavie se regroupent dans un seul pavillon. Outre les pavillons nationaux et régionaux (Québec, Ontario, Provinces de l’Atlantique), on trouve des pavillons industriels (Air Canada, Industrie au Québec), ainsi que certains pavillons thématiques (comme Habitat 67, par exemple).

Devenu le symbole de l’exposition au fil des ans, le pavillon des États-Unis, un dôme géodésique de 80 mètres de diamètre et d’une hauteur de 20 étages, présente une exposition sur le cinéma américain et divers aspects du spectacle. Les visiteurs peuvent également y voir une exposition d’art visuel, une sur l’arrivée des premiers colons européens en Amérique et leur mode de vie et une autre sur le travail des astronautes.

Plusieurs bâtiments au milieu duquel trône une pyramide inversée, appelée Katimavik (« lieu de réunion » en Inuktitut), constituent le pavillon du Canada. Un arbre stylisé comprenant 1500 feuilles aux couleurs automnales agrémentées de photographies de Canadiens et de Canadiennes complète l’ensemble. Le pays y présente une exposition sur la diversité géographique du Canada, sur ses ressources naturelles, sur son histoire, sur le mode de vie de ses habitants et sur ses perspectives d’avenir. Les relations entre le Canada et le reste du monde y sont également évoquées par le biais de l’expérience de canadiens et canadiennes sur la scène internationale. Enfin, le restaurant La toundra met en valeur les produits canadiens.

L’accès au pavillon du Québec, aux murs extérieurs entièrement en verre, s’effectue grâce à un pont piétonnier. Complètement entouré d’eau, le pavillon montre un Québec tourné vers l’avenir, la forêt et l’eau étant vu comme pôle de développement.

Habitat 67 et La Ronde 

Ensemble de 354 modules répartis sur 12 étages, Habitat 67, un des pavillons thématiques les plus courus, abrite aujourd’hui 158 appartements de luxe. Ses terrasses superposées en retraits en font un bâtiment inusité ; le toit du dessous servant de terrasse de l’étage du dessus.

Bien sûr, d’autres pavillons marquèrent l’événement et restèrent gravés dans la mémoire des visiteurs, comme celui de l’Allemagne ou de la Grèce. Malheureusement, les décrire tous s’avère une aventure périlleuse et longue. Il faudrait un livre complet, voire plusieurs pour traiter le sujet adéquatement.

Expo 67 abrite également le parc d’attraction La Ronde, baptisé ainsi en référence à l’île Ronde. Outre des manèges classiques comme la grande roue ou des carrousels, on y trouve la Pitoune, des montagnes russes aquatiques. Le Gyrotron, manège très populaire, simule une visite dans l’espace et un voyage au centre de la terre.

Afin de faciliter le déplacement des visiteurs, un train gratuit, nommé Expo Express, fut mis en place. Huit trains de six wagons parcourent un chemin de fer long de 5,75 km. Un minirail permet également de visiter l’expo du haut des airs. Par ailleurs, des balades et divers autres moyens de transports permettent aux visiteurs de se déplacer sur le site.

 

Des chiffres impressionnants

 

La cérémonie d’ouverture d’Expo 67, le 27 avril réunis les commissaires généraux des 62 pays participants, les premiers ministres des 10 provinces et des territoires du Canada, les hôtesses, les journalistes et plusieurs invités de marque. Lors de la première journée d’ouverture au public, le 28 avril, 407 500 visiteurs se présentent. Le site accueille son millionième visiteur le 30 avril et son 2e millionième le 4 mai. Comme ils étaient attendus pour plus tard, ils passèrent malheureusement inaperçu. Expo 67 connaît un engouement fulgurant et un nombre record de visiteurs. Déjà 3 millions de personnes ont visité l’expo le 7 mai. Le 5 juin, le nombre de visiteurs atteint 10 millions. Le 11 juillet, c’est 20 millions. En tout, d’avril à octobre, le site aura accueilli 50 306 648 visiteurs.

 

Le Festival mondial

 

 

Parallèlement aux activités de l’exposition universelle comme telle, se déroule le Festival mondial. Diverses troupes de danse, de théâtre, des orchestres, des artistes de variétés provenant de divers pays se produisent en spectacle à la Place des Arts, à l’Expo-théâtre ou encore à l’Autostade. La semaine du 14 au 20 mai, semaine de la chanson, voit se produire les artistes de chez nous : Louise Forestier, Les Cailloux, Claude Gauthier, Renée Claude, Michel Conte, Donald Lautrec, Gilles Vigneault.

C’est d’ailleurs Donald Lautrec qui popularise la chanson-thème d’Expo 67, Un jour, un jour. Composée et écrite par Stéphane Venne, la chanson fut choisie parmi 2200 inscriptions, suite à un concours commandité par Sun Life du Canada et organisé par le Festival du disque. Michèle Richard enregistrera la version féminine de la chanson. Les Classels avec Le monde a rendez-vous à Montréal et Marc Gélinas avec La Ronde soulignent également à leur manière l’événement.

Outre ces diverses prestations, le musée d’art de la Cité du Havre présente une exposition internationale des Beaux-Arts. Des sculptures contemporaines jalonnent également tout le site d’Expo 67.

La suite

Parmi les invité d’honneur et les visiteurs prestigieux de l’expo, figurent la reine Élizabeth, le prince Rainier et Grace de Monaco, la Reine Juliana des Pays-Bas, le roi Konstantin et la reine Anne-Marie de la Grèce, la princesse Margaret et Lord Snowdown, Jackie Kennedy, le Général de Gaulle, Winston Churchill et plusieurs autres.

Le 29 octobre, des feux d’artifice à la Cité du Havre soulignent la fin de l’événement. Le bilan de ce dernier s’avère être très positif. Un nombre record de visiteurs et très peu d’incidents à signaler. Le 28 octobre, une petite fille naît à la clinique de l’expo. Par ailleurs, malgré quelques petits pépins, comme l’incendie détruisant le pavillon de la Chine le 30 mai ou la grève des transports en commun de Montréal, du 20 septembre au 21 octobre, la popularité de l’événement demeure intacte.

Selon le vœu du maire de Montréal, Jean Drapeau, Expo 67 survie quelques années en devenant une exposition permanente : Terre des hommes. Constituée des pavillons offerts à la ville par les pays participants et certains autres pavillons modifiés, l’exposition connaît cependant une popularité décroissante au fil des ans et ferme après quelques années. Terre des hommes aura tout de même duré de 1968 à 1981. Aujourd’hui, le site est devenu le parc Jean-Drapeau. Le pavillon de la France, annexé à celui du Québec, devient le Casino de Montréal, en 1996.

En terminant, rappelons que la tenue de l’exposition universelle permis la construction d’infrastructure d’importance pour Montréal. On pense d’abord au métro, mais aussi à l’autoroute Décarie et au tunnel Louis-Hypolite Lafontaine. Grâce à Expo 67, Montréal pris sa place au niveau international parmi les plus grandes villes du monde.  Des traces de son apport culturel demeurent encore aujourd’hui présentes, à divers niveaux, dans la société québécoise.